Mis à jour le 25 juillet 2025 à 01:14
Bonne nouvelle pour les logements chauffés à l’électricité : plus de 850 000 d’entre eux vont sortir de la catégorie de « passoire thermique » !
Les logements chauffés à l’électricité ont longtemps été défavorisés par le diagnostic de performance énergétique. En cause : un coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire élevé. De nombreux logements électriques héritaient d’une mauvaise étiquette énergétique, parfois classés en « passoires thermiques », malgré un bilan carbone souvent plus favorable que celui de logements chauffés au gaz ou au fioul.
Chez Kiwidiag on l’avait prévu l’année dernière, cette situation jugée incohérente avec les objectifs climatiques est en passe d’être corrigée. À partir du 1er janvier 2026, le coefficient d’énergie primaire de l’électricité va être abaissé, ce qui améliorera mécaniquement le DPE de centaines de milliers de logements électriques sans aucun travaux. Explications sur le rôle de ce coefficient, les raisons de son ajustement et les conséquences à prévoir.
🥝 Réservez un DPE en 1 minute
Sur Kiwidiag, réservez en ligne un diagnostiqueur certifié pour réaliser un DPE. Nous couvrons toute la France et vous pouvez obtenir un rendez-vous en une journée au créneau de votre choix. Il vous suffit de rentrer votre ville ou votre code postale dans le champ consacré en haut de page de la page d’accueil et de cliquer sur « Rechercher ». Laissez vous guider par le formulaire interactif. Vous pouvez ensuite réserver l’un de nos diagnostiqueurs partenaires.
Sommaire
- 1 Pourquoi les logements électriques étaient défavorisés par le DPE
- 2 Le coefficient de conversion d’énergie primaire : de quoi s’agit-il ?
- 3 Le coefficient de conversion de l’électricité amélioré en 2026
- 4 Quelles conséquences pour les logements chauffés à l’électricité ?
- 5 Les logements chauffés à l’électricité devront-ils refaire un DPE ?
Pourquoi les logements électriques étaient défavorisés par le DPE
Depuis sa refonte en 2021, le DPE repose désormais sur une méthode de calcul basée sur les caractéristiques physiques du logement (isolation, systèmes de chauffage, de production d’eau chaude, ventilation etc), et non plus sur les factures d’énergie. Cette approche a amélioré la fiabilité du DPE mais elle a également mis en évidence une inégalité de traitement entre les types d’énergie.
En effet, pour convertir l’énergie finale (celle réellement consommée) en énergie primaire (celle qui sert de base au calcul du DPE), un coefficient est appliqué.
Ce coefficient très élevé pour l’électricité reposait sur le rendement moyen du parc de production électrique français (notamment les pertes en ligne). Résultat : à consommation identique, un logement chauffé à l’électricité apparaissait comme beaucoup plus énergivore qu’un logement chauffé au gaz.
C’est ce mécanisme qui plaçait de nombreux logements électriques dans les classes E, F ou G du DPE, même s’ils étaient bien isolés ou équipés d’appareils performants.
Le coefficient de conversion d’énergie primaire : de quoi s’agit-il ?
Comme dit plus haut, le coefficient de conversion d’énergie primaire sert à convertir l’énergie finale consommée dans le logement (celle qui apparaît sur le compteur) en énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie « brute » nécessaire en amont pour fournir cette énergie finale. Ce coefficient permet de comparer sur un pied d’égalité différentes sources d’énergie. En France, pour les énergies qui ne nécessitent pas de transformation (bois, gaz, fioul, charbon), le facteur de conversion est égal à 1 : fournir 1 kWh d’énergie finale requiert 1 kWh d’énergie primaire.
En revanche, l’électricité a historiquement un coefficient bien supérieur en raison des pertes liées à sa production et à son transport : il a longtemps été fixé à 2,58, puis abaissé à 2,3 en 2021. Autrement dit, jusqu’à présent, 1 kWh d’électricité consommé dans le logement était comptabilisé comme 2,3 kWh d’énergie primaire dans le DPE.
Ce fort coefficient (2,3) appliqué à l’électricité avait pour effet de pénaliser les logements tout-électriques. En effet, l’étiquette énergie du DPE – l’une des deux composantes de la note finale avec l’étiquette climat – est calculée sur la base de la consommation en énergie primaire.
Avec un coefficient de 2,3, les besoins en électricité étaient multipliés par plus de deux, faisant grimper la consommation d’énergie calculée. À performance égale, un logement chauffé à l’électricité obtenait ainsi une moins bonne étiquette DPE qu’un logement équivalent chauffé au gaz ou au fioul.
Conséquence : beaucoup de logements électriques se sont retrouvés classés F ou G, étiquetés « passoires énergétiques », malgré un recours à une électricité française largement décarbonée (nucléaire, hydraulique, éolien). Ce biais méthodologique allait même à l’encontre des objectifs climatiques en favorisant en apparence les énergies fossiles au détriment de l’électricité bas-carbone. Il constituait également un frein à l’électrification des usages de chauffage, pourtant considérée comme un levier essentiel de la transition énergétique.
Le coefficient de conversion de l’électricité amélioré en 2026
La bonne nouvelle est que cette incohérence va être corrigée. Le gouvernement a en effet annoncé que, dès le 1er janvier 2026, le coefficient de conversion pour l’électricité passera de 2,3 à 1,9.
La France adopte ainsi le coefficient par défaut recommandé à l’échelle européenne (1,9) en lieu et place de son coefficient national. Cette décision, annoncée en juillet 2025 par le gouvernement, sera entérinée par un arrêté dès septembre 2025 après consultation publique.
En choisissant 1,9, les autorités veulent mieux tenir compte des spécificités du mix électrique français tout en focalisant les efforts de rénovation sur les logements les plus émetteurs de gaz à effet de serre , explique le ministère du Logement.
Quelles conséquences pour les logements chauffés à l’électricité ?
Ce changement de coefficient aura un impact significatif sur les DPE de nombreux logements chauffés à l’électricité. D’après les calculs du gouvernement, environ 850 000 logements pourraient sortir du statut de « passoire énergétique » (étiquette F ou G) rien que par ce recalcul, sans aucun travaux réalisés.
Pour rappel, on estimait début 2024 que 4,8 millions de résidences principales étaient classées F ou G. Le gain sera donc majeur : une part non négligeable de logements actuellement mal notés verront leur étiquette énergie remonter d’une classe, voire de deux classes dans de rares cas (notamment pour de petites surfaces où la marge était juste).
Aucun logement ne verra sa note se dégrader, puisque la mesure ne peut qu’abaisser la consommation calculée.
Cependant, il est possible que l’étiquette finale du DPE (qui combine énergie et climat) ne change pas pour certains : en effet, la note globale reste la plus mauvaise des deux. Si un logement électrique était classé F à cause de l’énergie, il pourra passer E ou D; mais s’il était classé F à cause de ses émissions de gaz à effet de serre (peu probable pour un chauffage électrique) alors le changement de coefficient n’y fera rien.
Pour les propriétaires, cette amélioration du DPE est une bonne nouvelle. Un logement qui quitte la catégorie F ou G échappera aux contraintes croissantes de la loi Climat et Résilience, qui prévoit par exemple l’interdiction progressive de mise en location des passoires énergétiques (G en 2025, F en 2028, etc).
Les logements chauffés à l’électricité devront-ils refaire un DPE ?
Autre bonne nouvelle, les propriétaires de logements chauffés à l’électricité n’auront pas besoin de refaire un nouveau DPE pour le mettre à jour.
À partir du 1er janvier 2026, les propriétaires ayant déjà un DPE valide pourront obtenir gratuitement une attestation officielle mentionnant la nouvelle étiquette énergétique recalculée avec le nouveau coefficient. Pour cela, ils devront se rendre sur le site de l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe et y saisir le numéro de leur DPE, indiqué en haut à droite du rapport initial.
Cette attestation remplacera l’étiquette d’origine et conservera la même durée de validité que le diagnostic initial. Elle pourra être utilisée dans le cadre d’une vente ou d’une mise en location.
Un simulateur sera également mis en ligne avant cette date, afin de permettre aux propriétaires d’estimer à l’avance l’impact de cette évolution sur la note énergétique de leur logement.